Souvenirs de colo (ma première coloscopie…)

Coloscopie Les Boomeurs

« Tu verras, ça n’est pas si terrible », m’a promis mon ami d’enfance Gérard. Il y a 40 ans déjà, il me racontait avec moult détails chacune de ses colos (de vacances). On a toujours les mêmes sujets de préoccupation, c’est formidable ! Sauf que maintenant, devant le chirurgien gastro-entérologue qui s’apprête à réaliser ma première coloscopie-fibroscopie, je n’en mène pas large.

Je sais ce qui m’attend, j’ai eu le temps de me documenter largement auprès de Wikipédia, Google et de tous les copains de mon âge, mais j’ai quand même peur de ce qui va m’arriver… Dans l’ordre : j’ai redouté la phase de préparation, j’ai des craintes pour la phase d’intervention et j’ai encore plus d’appréhension des résultats après l’intervention.

 

Coloscopie Fibroscopie Les Boomeurs

La préparation d’abord

2 jours pendant lesquels il faut adopter une alimentation sans résidus. En gros, ni fruits et légumes, ni aliments qui font envie. Par contre du thon mayonnaise sans mayonnaise et à l’eau, des bouillons de légumes à volonté (ça fait rêver…) et aussi du riz blanc et des pâtes sans matière grasse. Bref, autant le dire tout de suite : tu perds en deux jours au minimum un kilo sur la balance (et à dire vrai, ça ne te fait pas de mal !).

Puis vient le moment tant redouté où tu dois boire 3 litres d’une boisson infâme censée accélérer brusquement ton transit. Non, je rigole, cette époque est révolue ! Désormais il suffit de diluer un petit sachet dans l’eau et hop, le tour est joué, encore plus rapide qu’une diarrhée attrapée en buvant un lait contaminé de chez Lactalis.

Évidemment ça te fait ch… mais disons que c’est un peu le but. Tu ressens enfin ce que vivent les gens qui ont une dysenterie et tu te dis que c’est assez désagréable, mais pas non plus une atroce souffrance.

Chez certains, la purge est assez violente et provoque des sueurs froides et des vertiges. Pour moi, il a fallu attendre 7 ou 8 heures avant que les premiers effets se manifestent. Mais après je me suis senti bien vidé, dans tous les sens du terme…

Coloscopie humour Les Boomeurs

Arrive le moment de l’intervention

L’anesthésiste t’a déjà prévenu qu’on te fait une simple sédation et que c’est quand même beaucoup plus light qu’une vraie anesthésie. On t’endort et tu es censé te réveiller une heure après, certes un peu vaseux, mais sur tes deux jambes. Mieux vaut quand même être accompagné (parfois après l’intervention on ne se souvient pas de tout, on raconte quelques conneries et on oublie son adresse ou ce genre de choses ; c’est rare mais ça peut arriver).

L’infirmière t’installe sur un brancard et te demande de te déshabiller et d’enfiler une blouse. Oui, la même jolie infirmière qui, quelques minutes auparavant, te demande ce qui t’amène ici, si tu as des hémorroïdes ou des gaz et qui a une soif évidente d’en savoir davantage sur ton transit, ton côlon et plus généralement tout ce qui a un rapport avec tes organes internes. Bref, cette même infirmière indiscrète te dit de te mettre à poil mais précise que tu as le droit de garder tes chaussettes ; pour ma part, je trouve qu’être nu avec ses chaussettes, c’est à la fois une offense au bon goût et une atteinte à la dignité humaine. Mais je m’égare…

Dans la salle d’intervention, je me fais tout petit. Dire que dans quelques minutes la belle infirmière va écarter mes fesses puis m’enfoncer un tube dans l’anus pendant que le chirurgien va me faire engloutir un autre tube par la gorge. Un mauvais moment à passer… Je m’en fiche, je vais bientôt être inconscient et à mon réveil je ne me souviendrai de rien.

 

Infirmiere Vintage Les Boomeurs

Le réveil justement

Assez rigolo pour ma part. Le vieux monsieur très digne à côté de moi n’arrête pas de péter. De mon côté je suis dans un état de semi-conscience et il me semble que j’essaye de faire des blagues avec l’infirmier qui se trouve là. Je n’ai mal nulle part, si ce n’est la gorge qui picote un peu, probablement à cause de l’examen de fibroscopie. Mes souvenirs sont assez flous, mais je crois bien que l’infirmier se marre. J’ai peut-être dit quelques absurdités (ou quelques atrocités, je ne sais pas !) mais a priori il ne m’en voudra pas, je suppose qu’il en a vu d’autres, des patients « pas très nets » en salle de réveil.

Puis vient l’heure où le médecin arrive pour le diagnostic. Tout va bien, il me montre des photos de mon côlon (pas le genre de clichés qu’on a très envie de partager sur Facebook ou sur le groupe WhatsApp de la famille) et m’explique tout un tas de trucs que j’aurai oublié aussitôt arrivé chez moi, dans un état de semi-somnolence.

Après une bonne nuit de sommeil (au moins 10h, sans compter les 3h de sieste de l’après-midi), la vie reprend son cours normalement.

Et au final, quand un copain me demande comment c’était, je réponds désormais : « Bah, tu verras, ça n’est pas si terrible »…

Mon prochain challenge 

Le contrôle de la prostate avec toucher rectal. Ou si vous préférez, le doigt ganté du médecin introduit dans le rectum par l’anus. Je vous raconterai tout ça dans les moindres détails, soyez en sûrs. Mmm… j’ai déjà hâte d’y être.

Pierre Acher

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