Vincent Sardon est tampographe. Il crée des tampons depuis 1995. Des objets intemporels, superbes, hilarants et impertinents, qu’il vend sur Internet et dans son atelier-antre du 20ème arrondissement de Paris.
À l’heure où les courriels et sms ont désavantageusement remplacé l’art perdu de la correspondance épistolaire, tous ceux qui résistent encore et ne jurent que par le bon vieux papier à lettres (même si l’envoi de pneumatiques est hélas révolu) vont adorer les créations de Vincent Sardon.
Offrir un livre dédicacé, affranchir un courrier administratif, envoyer une lettre d’insultes ou tout simplement se faire le plaisir régressif de salir ses doigts comme un gamin en tamponnant sur un encreur des motifs de toute beauté, « fabriqué à la main par un authentique névrosé parisien », tels des reproductions de toits parisiens ou d’azulejos, les occasions sont trop nombreuses d’user de ces objets d’un temps passé, revisités dans la tradition artisanale par un petit génie du graphisme et de la punchline.
Sur son blog, Vincent Sardon décrit ainsi son activité :
On travaille à deux avec Eva, elle m’aide à recevoir correctement les gens, sans elle je tournerais bourrique. On imprime des images, on monte des tampons, on coupe, on colle, on montre comment utiliser les bichromies, on répond aux questions qu’on me pose chaque samedi:
– Comment c’est fabriqué?
– C’est cuit dans des moules.
– Pourquoi vous faites ça?
– J’en sais trop rien.
– Vous faites ça depuis quand?
– 2007 sur Internet, 1995 dans la vraie vie
– Vous en vivez?
– Non, je vends de la drogue et des organes, les tampons c’est juste une façade légale.
- À quoi ça sert ?
- À rien, un peu comme tout le reste, un peu comme toi.
Passé 50 ans, on peut se tamponner de tout, et chez Les Boomeurs, on est définitivement fans des créations du Tampographe Sardon !
