Si vous pouviez choisir, quel âge aimeriez-vous avoir ?

 
Si vous pouviez choisir, quel âge aimeriez-vous avoir ? Est-on vieux à 58 ans ? Ce sont quelques unes des questions posées par des chercheurs en psychologie de l’université du Michigan à un colossal échantillon de 200 000 américains âgés de 10 à 89 ans. Dans son « Édito carré » du 7-9 de France Inter, Sophie Becherel revient sur les évidences et autres subtilités relevées dans cette étude, dont les résultats viennent d’être publiés.

 

Plus on est vieux, plus on se sentirait jeune 

 

C’est un grand classique, plus on vieillit et plus on aurait tendance à se sentir jeune, du moins d’esprit. Sophie Becherel souligne cette dichotomie relevée dans l’étude, entre l’âge « ressenti », que les tests psycho des magazines appellent « l’âge intérieur », qui est celui où l’on constate le plus de décalage entre désir et réalité, et l’âge réel. Entre 10 et 30 ans, il correspond parfaitement à la réalité, mais plus on avance dans la vie, plus on se décale, note la journaliste. “À 40 ans, on se vit comme trentenaire, à 50 ans, c’est comme si on en avait 38 et à 70 ans voire 90 ans, on a le sentiment d’en avoir 20 de moins. L’une des raisons, c’est peut-être que l’on vit beaucoup mieux aujourd’hui qu’il y a un siècle et qu’on sait aussi qu’on va vivre plus longtemps. ”

 

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L’âge idéal

 

Quel âge idéal aimeriez-vous avoir ? L’étude montre que si les adolescents aimeraient bien gagner quelques années afin d’être socialement plus valorisés, passé 30 ans, c’est tout le contraire. On veut être toujours plus jeune, et personne ne veut dépasser les 60 ans (psychologiquement s’entend…) ! Vieillir est un repoussoir. Sophie Becherel explique que “pour les chercheurs, il faut voir là le souhait de s’éloigner d’un groupe perçu négativement. Pour ne pas se sentir stigmatisé, on se distancie psychologiquement de la vieillesse. Pourtant, note le sociologue spécialiste des seniors, Serge Guérin, la vieillesse n’est pas toujours synonyme d’exclusion. Aux États-Unis, au Japon ou en Europe du Nord, dans le monde du travail par exemple, l’âge de l’état civil ne fait pas tout. L’envie, les compétences et les capacités physiques de la personne priment. Contrairement à la France, où quand on est senior, on est bon ni pour continuer à travailler, ni pour être embauché. Dans l’étude, à 50 ans on n’est vieux pour personne. À 60 ans si ! C’est le moment où l’on passe du statut d’adulte « mûr » à celui d’adulte « âgé ». Quand on a 20 ans, on pense que le milieu de sa vie est à 40. C’est après que cela change…”

 

La peur de vieillir abîme plus que l’âge

 

Sophie Becherel remarque que pour Serge Guérin, “il y a pourtant des raisons de se réjouir. Aujourd’hui, on peut avoir de multiples vies : professionnelles, amoureuses et même familiales. Et s’autoriser plus de choses. Il y aurait en somme de quoi se réjouir d’avancer en âge… et de dire avec Jeanne Moreau qu’au fond, la peur de vieillir abîme plus que l’âge.”

 

Voir L’édito carré de Sophie Becherel sur le site de France Inter

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