La France compte 23 millions de célibataires, dont 9 millions ont plus de 50 ans. Une étude de l’Institut national de démographie publiée récemment détaille leurs aspirations et met l’accent sur les disparités entre sexe.
Si un grand nombre de célibataires de plus de 50 ans souhaitent “refaire leur vie”, ils ne sont pas prêts à tout pour retrouver l’âme sœur. Selon l’étude réalisée par Anne Solaz, directrice de recherche à l’Ined, passé 50 ans seulement un tiers des hommes célibataires déclarent avoir l’intention de former une nouvelle union (37%), la proportion chez les femmes du même âge tombant à 24%.
Un tiers des boomeurs ont connu au moins deux unions
À 50 ans, la proportion des personnes ayant déjà rompu au moins une union, quel que soit leur statut (cohabitants ou mariés), augmente de génération en génération. Les hommes nés entre 1926 et 1935 sont 4 % dans ce cas, ceux nés juste après-guerre, un quart, et ceux nés entre 1956 et 1964 plus d’un tiers. Du côté des femmes, cette évolution est comparable.
Les personnes qui ont vécu en couple à plusieurs reprises sont également plus nombreuses parmi la génération du baby-boom. Parmi ceux nés dans les années 1930, seuls 4 % des hommes et 5 % des femmes étaient dans cette situation à 50 ans. Une grande majorité ne connaissait donc au cours de sa vie qu’une seule union, le plus souvent sous le statut du mariage. Pour les générations nées dans les années 1960, un tiers des hommes et des femmes de 50 ans ont donc déjà connu au moins deux unions.
L’égalité homme-femme une fois de plus mise à mal
Quel que soit leur âge, Les hommes reforment plus fréquemment un couple que les femmes, et ces écarts entre sexes se creusent l’âge avançant. L’une des raisons de ces écarts : la répartition inégale des tâches domestiques entre sexes au sein du couple, particulièrement marquée dans les générations au-delà de 50 ans. À partir de ce cap, les femmes favoriseraient une relation conjugale qui préserverait leur autonomie, sans partager le même toit.
Par ailleurs, le nombre de « partenaires potentiels » est de plus en plus déséquilibré selon le sexe avec l’avancée en âge. Si l’on trouve autant d’hommes que de femmes de 50 ans vivant sans partenaire, les écarts d’âges entre nouveaux partenaires restent à l’avantage des hommes, qui s’unissent avec des conjointes en moyenne plus jeunes qu’eux. Pour toutes ces raisons, les hommes ont effectivement nettement plus de chances que les femmes de former ou reformer une union, et ce à tous les âges.
Les divorces de boomeurs-boomeuses en hausse
Les divorces sont moins fréquents avec l’avancée en âge, mais le nombre de divorces impliquant un homme ou une femme de 50 ans et plus a beaucoup augmenté ces vingt dernières années. En 1996, les divorces impliquant un homme de plus de 50 ans représentaient 17 % de l’ensemble des divorces, en 2016 ils en représentent 38 %. Pour les femmes, ces divorces représentaient 11 % du total des divorces en 1996 et 29 % vingt ans plus tard.
Cette augmentation est encore plus marquée si l’on considère les divorces impliquant un homme ou une femme de plus de 60 ans : leur part a triplé dans l’ensemble des divorces. Cette augmentation massive des séparations est due en partie à l’évolution sociétale, mais également à la loi de 2005 simplifiant les procédures de divorce.
Les quinquas célibataires ne veulent plus du couple traditionnel
C’est ce que souligne dans son étude Anne Solaz, qui note que c’est surtout vrai pour les femmes. Une tendance qui se confirme par le “chacun chez soi”, qui serait privilégié par les boomeuses, et une aspiration globale à se trouver des passions communes, le sexe passant au second plan.
Les grands gagnants
Les sites de rencontre pour boomeurs et boomeuses sont bien les premiers à profiter de cette situation. Un marché de 9 millions de célibataires à capter, qui a vu l’émergence de nouvelles plate-formes de rencontres dont certaines dépassent aujourd’hui plus d’1,5 millions d’abonnés. De quoi aiguiser bien des appétits…
La rédaction.